Histoire
Muette
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H I S T O I R E M U E T T E
[ Récapitulatif de l'aventure animée ]
par Blanquet
Le 26/12/99
C'est par un hasard incroyable que tout a
commencé. En 1997, pendant l'exposition "le
mauvais œil sur Strasbourg" à La Laiterie,
j'apprends l'existence du projet de Paquito Bolino
de réaliser "le dernier cri" Un 26 minutes
d'animation pour "l'oeil du cyclone" sur canal +. Je
ne fais pas encore parti du projet, mais je trépigne
d'impatience à voir la chose commencer, en bon
fan que je suis. Un peu après, j'apprends que
Thomas Ott qui croule sous le travail, ne peu faire
sa séquence de 2 minutes pour ce film... Je suis
donc contacté en remplaçant.
Je prépare les décors et tous les éléments pour ma
partie 15 jours avant le tournage. Nous descendons
à Marseille avec Olive ou se trouve le fief du
"dernier cri", pour commencer notre première
expérience animée. Notre fée directrice nous aide et
nous apprend les bases de l'animation, elle est
barbue et s'appelle la fée Marc Druez.
A la vue des premières images, je suis emballé à
fond. J'ai l'impression de voir un dessin animé de
Tintin.
5 jours après, fatigué mais heureux, je lance que
j'aimerai faire une série d'animation. Je dis à
Paquito que je veux qu'il fasse la musique sur ce
projet lointain et brumeux. Je suis alors surnommé
Walt Blanquet.
Six mois après, toujours en 1997, on est contacté
par "le village" pour réaliser 4 spots de 30
secondes sur le thème de l'an 2000. On est ravis,
on peint tout vite, on filme tout vite. Mais hélas, ils
ne passeront jamais sur Canal+ qui les avait
commandés pour ponctuer une émission en direct
sur le sujet.
En 1998, nous montons le projet d'un court-
métrage tiré de mon livre "Mon Placard", avec la
même production que celle du "Dernier Cri":
Viridiana Productions. On veut faire un film de 5
minutes, toujours en papier découpé, mais cette
fois en multiplane et en 35 mm.
Le court métrage qui devait n'être qu'un simple
amusement s'avère vite un cauchemar suintant
égal à mes plus brillants dessins. Nous
commençons le tournage avec les plans que j'ai
déjà déssinés. Marc Druez & Olive animent et notre
chef opérateur, Jacques Brassart, est une perle au
banc-titre 35 mm. Moi je continue à peindre les
éléments du film tout en supervisant l'équipe.
Le tournage n'est pas aussi rapide que je pense et
ça me ronge les nerfs...
Le banc-titre se trouve dans une maison, une
maison qui ressemble à un placard, où règnent les
mouches et l'odeur. Avec le temps, l'endroit devient
insupportable. Tout nous paraît dégueulasse (les
enfants du proprio jouent au foot dans le jardin en
abandon ou est délaissé la litière du chat que nous
appelons "lasagne", un préservatif usé et d'autres
confiseries confites du même genre.).
Six mois après le premier coup de pinceau, le
tournage se termine. On est content de la musique
d'Albert Marcoeur, mais le résultat sonore est
gaché à cause des pitoyables oreilles du mixeur qui
décidément ne comprend rien au film... On sent
Marcoeur déçu, nous aussi. Finalement avec le
temps nous arrivons à trouver pas mal de qualités
à ce placard, mais on est un peu amer de tout le
temps investi dans un simple court métrage.
Peu de temps après, tout s'accélère pour le projet
brumeux d'une série. C'est une série de 26x1
minute. "Histoire Muette" commence.
On décide de garder la même technique
d'animation, mais on veut retrouver la spontanéité
du tournage du "Dernier Cri" On décide aussi
d'animer à deux banc titres et de tourner cette fois
en vidéo numérique. J'écris les histoires en quinze
jours à peine, et je commence les storyboards.
En mars 1999, on commence à peindre les
personnages dans notre salon, Olive, Lézard-Fou et
moi. Je crayonne douze décors par semaine pour
mon aide décoratrice qui les met en couleurs, et je
les retouche tous pour la "Blanquet-Touch" Deux
mois et demi s'écoulent et tout est prèt pour le
tournage. Notre fée Marc Druez à un banc titre,
Olive et Magali Wassong à un autre, moi qui
supervise tout ça, notre chef opérateur (qui n'aime
pas la vidéo) : Jacques Brassart aux lumières, et
notre bien aimé chef des sous qui encaisse nos
plaintes : Hervé Leriche.
Tout va assez vite, en moyenne 30 secondes
d'animation par jour et par banc titre, ça roule bien.
Le chef opérateur à l'air de s'ennuyer et n'a pas l'air
de supporter nos batailles de boulettes de nappe de
papier tous les midis. L'ambiance est bien, on
s'amuse bien, et ça bosse dur. On sympathise
tellement avec la stagiaire Magali Wassong (qui est
engagée pour son aide) qu'on finit même par lui
mettre moi et Olive, Stylos, patte à fix, scotch et
cure-dents dans sa culotte. En un mois et demi le
tournage est terminé.
La post production commence. On fait le montage
en quinze longs jours. Nous partons ensuite vite à
Marseille où Paquito nous attend pour le calage de
la musique et des sons. C'est fait dans un temps
record et on est content du résultat. Ensuite, on
remonte continuer effets, et mise au propre des
images sales. Peregrine McCafferty est tout seul à
Faire tout le travail. On l'épuise. C'est long. Il est
trop gentil (nous aussi) et accepte de travailler à
côté de notre série sur un pilote en 3D qu'un
mégalomane réalise comme un cochon. C'est 2 fois
plus long que prévu. On est patients et au bout de
deux mois et demi, ça se termine.
On montre les images aux programmes courts de
canal+. Ils aiment, on est soulagés...
Texte initialement publié dans
un petit livret accompagnant
la vidéo collector d'Histoire Muette.
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